Fenal Frères, faïencerie de Pexonne (Meurthe-et-Moselle)


Elle est l’une des plus anciennes de Lorraine. (1720).

A travers bien des déconvenues, la faïencerie changera 7 fois de mains en 100 ans.

Dès 1836, elle appartient entièrement à Nicolas Fenal, cultivateur, qui se retrouve soudain propriétaire de cette faïencerie. A son décès en 1857, ses enfants et neveux lui succèdent et créent la marque Fenal Frères (FF).

Un des neveux, Théophile Fenal, crée sa propre manufacture à Badonviller, après une période agitée à Pexonne. L'usine est en concurrence avec celle de sa famille à Pexonne.

Après la guerre de 1870, avec l’arrivée d’immigrants de Sarreguemines, la qualité de la faïence de Pexonne évolue. Des fours de conception moderne sont mis en place et la vieille faïence à pâte colorée cède la place à la pâte blanche et à l’émail transparent.

La création de la ligne de chemin de fer Baccarat-Badonviller qui dessert l’usine de Pexonne favorise le développement.

En 1897, l’indivision Fenal Frères –oncles et neveux- dépose ses marques. C’est l’Age d’Or de la manufacture qui atteindra 389 ouvriers en 1900.

La production, pas toujours identifiée, sera très variée (de la vaisselle aux poêles de faïence) et de bonne qualité.

La vie des ouvriers des faïenceries de Pexonne au début du XX° siècle était dure. Ils venaient-femmes, hommes et enfants- de Pexonne, Fenneviller mais aussi de Neufmaisons et Badonviller.

Tout le monde allait travailler en espadrilles l’été et en sabots l’hiver, dans la poussière et sous le soleil l’été, dans la neige l’hiver.

Le travail journalier était depuis la loi de 1848 « limité » à 12 heures. Une loi de 1892 avait réduit cependant le travail des femmes à 10 heures……

Les ouvriers de Neufmaisons et Badonviller apportaient leur repas de midi dans des « pots de camp » mais pour la majorité d’entre eux, c’était l’épouse ou la fille ainée qui allait porter le repas jusqu’à Pexonne.

Dure, dure, la vie en 1900, pour les ouvriers de « la Belle Epoque »…..

La première guerre mondiale endommagera gravement l’usine de Pexonne.

Rapidement reconstruite et modernisée, la faïencerie subira à nouveau des atteintes pendant la seconde guerre mondiale.

Le 27 août 1944 est un jour noir pour la commune : 80 déportés (dont 17 seulement reviendront des camps). M. de Vitry est parmi les morts, ainsi que son fils Guy. M. de Villermont, maire du village sera fusillé.

La vie reprendra en octobre 1945 à la faïencerie, avec une production d’articles utilitaires, bientôt améliorée.

Les exportations reprennent, notamment vers l’Afrique du Nord.

Mais les ravages de la guerre laisseront des traces mortelles : le matériel est défectueux, la production baisse.

Le coup de grâce surviendra en 1953 avec l’arrêt définitif de la génératrice qui alimente l’usine en force motrice.

L’usine va fermer…..

(Souce: D’après M. Pierre Poncet, sur des sources de Marcel Gruber et Mme de Vitry)

 


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